Les premiers résultats de l’enquête menée par l’Éducation nationale montrent que les établissements scolaires ne respectent pas la réglementation en matière de suivi de l’amiante.

Des chiffres préoccupants

Le documentaire sur l’amiante dans les écoles réalisé il y a un an par Vert de rage a déclenché une enquête menée par l’Éducation nationale. Ses résultats, présentés aux syndicats d’enseignants en novembre, mais non officiellement divulgués, laissent entrevoir une situation inquiétante. 33 162 établissements publics et privés ont répondu à l’enquête sur 58 784 sollicités. Une majorité d’entre eux possède au moins un bâtiment construit avant 1997 et est donc concernée par le risque amiante. Selon l’Unsa, 65,6 % des établissements indiquent ainsi avoir des matériaux amiantés. Or, seule la moitié d’entre eux dit avoir un DTA ou sa fiche récapitulative, alors qu’il est obligatoire depuis 2005 lorsque le permis de construire a été accordé avant le 1er juillet 1997. Lorsqu’il est présent, le DTA est de plus rarement mis à jour. L’Unsa indique ainsi que 76 % des contrôles périodiques n’ont pas été effectués ou sont non informés.

Une situation qui dure

L’absence de gestion du risque amiante dans les écoles n’est pas une nouveauté. Les enquêtes permettant d’estimer les établissements concernés restent de plus parcellaires. La gestion de l’amiante dans les établissements scolaires est d’autant plus difficile que les bâtiments peuvent dépendre des communes, des départements ou des régions. L’Unsa souligne néanmoins des avancées récentes. Une démarche a ainsi été mise en place auprès des académies afin de récupérer les DTA en possession des collectivités. L’Éducation nationale et la présidente des Régions de France ont également signé une convention en novembre 2024 afin que les régions transmettent au ministère des données techniques relatives à la sécurité des lycées sur l’amiante, le plomb et le radon.