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Avis de l’ANSES sur les fibres courtes d’amiante

Date de publication : 07/12/2022

L’avis relatif aux fibres courtes d’amiante (FCA) date d’août 2022, mais il a été mis en ligne sur le site de l’ANSES le 29 novembre 2022.

L’Agence nationale de sécurité sanitaire procède à la mise à jour des données sanitaires et d’exposition relatives aux fibres courtes d’amiante et autres particules minérales allongées de moins de 5 micromètres de longueur.

Contexte de l’expertise : toxicité des FCA

L’ANSES avait publié, en 2009, une expertise au sujet des propriétés cancérogènes des fibres courtes d’amiante (FCA). Elle avait alors conclu à l’impossibilité de les écarter avec certitude, tout en supposant que la toxicité des FCA était inférieure à celle des fibres longues.

La Direction générale de la santé (DGS) a saisie l’ANSES le 6 mars 2019 pour obtenir la mise à jour des données sanitaires. La toxicité des FCA fait toujours l’objet de débats et de nombreuses études ont été publiées depuis 2009. L’analyse s’intéresse aux risques en population professionnelle et générale.

En accord avec la DGS, l’ANSES a finalement étendu l’expertise aux particules minérales allongées de moins de 5 micromètres de longueur. Des effets sanitaires ont effectivement été mis en évidence pour les travailleurs exposés à des particules minérales allongées d’intérêt (PMAi) courtes.

L’expertise inclut donc un examen des données scientifiques sur les risques sanitaires des FCA et des PMA courtes. Une consultation internationale a également été menée.

Exposition aux fibres courtes d’amiante

La proportion de FCA est particulièrement importante lors d’activité de retrait d’amiante (60%). En intérieur, la présence de FCA a été identifiée, mais sans pouvoir établir de relation claire entre la concentration en fibres d’amiante courte et les facteurs environnementaux. Le rôle de l’état de conservation, de la fréquentation du local ou encore des sollicitations des matériaux n’est pas établi.

Cela dit, les FCA et les PMAi courtes ne sont pas associées à des obligations réglementaires. Par conséquent, les laboratoires accrédités ne les mesurent pas lors de prélèvements d’air amiante, qu’il s’agisse de prélèvements ambiants ou au poste de travail.

Leur présence est plus facile à déceler lors d’une recherche d’amiante dans les matériaux. L’OPPBTP (Organisme Professionnel Prévention Bâtiment Travaux Publics) mène actuellement un projet CARTO PMAI pour contribuer à la finalisation des protocoles de mesurage.

Recommandations de l’ANSES

L’Agence conclut qu’il est impossible de conduire une évaluation des risques sanitaires (ERS) suffisamment fiable à ce jour. Le groupe de travail émet des recommandations, entre autres :

  • Appliquer le principe de précaution et réaliser des mesurages en incluant toute la distribution granulométrique des fibres d’amiante.
  • Mesurer les FCA et PMAi courte dans les environnements professionnels afin de documenter une base de données, et d’établir ensuite un seuil de gestion.
  • Maintenir les niveaux d’exposition les plus bas possibles avec des protections collectives et des protections individuelles les mieux adaptées.
  • Redéfinir les niveaux d’empoussièrement de référence applicables aux travaux.
  • Continuer à étudier l’efficacité des appareils de protection respiratoire vis-à-vis des FCA.
  • En termes de métrologie, harmoniser les protocoles pour le comptage des FCA.
  • Poursuivre la surveillance épidémiologique, en particulier celle du mésothéliome, en focalisant les efforts sur les populations très exposées aux FCA/PMAI.
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