Il y a un mois, nous évoquions les conséquences de l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris survenu le 15 avril dernier. Parmi elles, le risque d’une pollution au plomb de l’île de la Cité semblait réel mais peu alarmant. Les révélations de Mediapart viennent cependant mettre à mal le discours officiel.

Un régime d’omerta ?

D’après le site Mediapart, les Pouvoirs publics ont tout fait depuis trois mois pour communiquer a minima sur les niveaux de pollution consécutifs à l’incendie des 400 tonnes de plomb du toit de la cathédrale. Ainsi, à l’issue d’une réunion rassemblant les acteurs de la prévention (laboratoire central de la préfecture, centre antipoison, CRAM, etc.), aucun chiffre n’avait été dévoilé. Il a également fallu attendre une douzaine de jours pour que des instructions soient communiquées aux habitants du quartier afin de les inviter à nettoyer leur logement avec des lingettes humides. Pire encore ! Sur le site, il semblerait que les agents en charge de la collecte des déchets n’aient pas été équipés suffisamment pour assurer leur protection et il est fort probable que des quantités importantes de plomb aient fini dans les égouts de la capitale.

Des voix se délient, des associations se mobilisent

Une chercheuse à l’INSERM évoque cependant une « pollution abyssale » au journal Libération avec des taux de plomb de 400 à 700 fois supérieurs à la VLEP aux abords du monument. L’hypothèse d’une contamination des habitants avec des conséquences sanitaires graves à plus ou moins longue échéance ne fait quasiment plus de doute pour elle. Plusieurs associations, dont Robin des bois, ont déjà sollicité la préfecture, l’Agence régionale de Santé (ARS) et plusieurs ministères dont celui de la Santé afin d’obtenir les résultats des analyses effectuées… Des sollicitations restées sans réponse et qui les incitent à étudier la possibilité d’une saisie de la justice pour plus de transparence…