Depuis maintenant plusieurs années, la question de l’exposition des élèves aux poussières d’amiante est soulevée. Si des avancées sont notables en matière de gestion des risques, il existe encore trop d’incertitudes dans de nombreux établissements.

En mars dernier, un article du journal Libérationrelançait la polémique sur les moyens accordés à la prévention des risques d’exposition à l’amiante dans les établissements scolaires. Depuis les maternelles jusqu’aux lycées, avec évidemment des risques accrus dans les établissements construits dans les années 1960/70, l’amiante est presque partout. Mais les moyens, et parfois la bonne volonté, manquent cruellement.

Le site StreetPress a mené une enquête plus spécifique sur le cas des écoles de la capitale. Selon la Mairie de Paris, seuls 200 établissements sur 656 ne contiennent pas ou plus d’amiante. Pour les autres, c’est parfois l’inconnu ! En effet, de nombreuses écoles ne possèdent pas de DTA(diagnostic technique amiante), pourtant obligatoire. Certaines en possèdent bien un, mais celui-ci n’a pas été actualisé depuis des années ce qui rend sa pertinence bien aléatoire. Au total, et à l’échelle nationale, moins des deux tiers des écoles maternelles, primaires et élémentaires disposent d’un DTA valide et complet.

Pour les établissements dans lesquels de l’amiante a bien été repéré, la sécurisation est souvent insuffisante, malgré les deux millions d’euros annuels dépensés par la Mairie de Paris pour le désamiantage de ses écoles. Aussi, pour mieux peser dans les débats, on assiste à la création de plusieurs associations à l’image du collectif Urgence Amiante qui regroupe des enseignants et des personnes de l’Éducation nationale.

Néanmoins, le ministère semble prendre progressivement conscience de l’ampleur de l’urgence et une cellule devrait voir le jour à la rentrée 2019. Elle aurait pour missions d’exercer une veille sur l’état du bâti et de renforcer les moyens de prévention des risques sanitaires…