L’enquête TREMI publiée en octobre par l’Ademe révèle un manque d’efficacité énergétique des travaux de rénovation entrepris entre 2014 et 2016 sur les maisons individuelles en France. Un constat décevant qui agace certains et qui témoigne des lacunes en matière de formation des artisans et d’information des propriétaires.

Le cadre de l’étude

L’étude TREMI (Travaux de rénovation énergétique des maisons individuelles) a porté sur environ 30 000 ménages qui ont effectué des travaux de rénovation sur une maison individuelle entre 2014 et 2016.
L’Ademe (Agence de l’environnement et de la maitrise de l’énergie) dresse ainsi un bilan des opérations mises en œuvre et de leur efficacité sur le plan de la réduction de la consommation énergétique.

Globalement, 5,1 millions de propriétaires de maisons individuelles (ou, dans certains cas, d’occupants) ont engagé des travaux de rénovation. 65% des projets incluaient un renforcement de l’isolation ce qui montre l’intérêt suscité par ce type de travaux et une prise de conscience assez large des enjeux énergétiques et de confort. Le coût moyen de ces opérations est de 11 750 €.

Des dépenses importantes pour des gains énergétiques mineurs…

Ainsi, selon l’Ademe, pour gagner une classe énergétique sur le DPE(Diagnostic de performance énergétique), les propriétaires d’une maison individuelle doivent investir 15 900 € en moyenne et près de 26 000 € pour gagner deux classes énergétiques.
Des dépenses conséquentes, même en tenant compte des aides financières accordées par l’État ou les collectivités territoriales (dans 60% des opérations).

Néanmoins, l’absence de gain de classe ne signifie pas pour autant qu’aucune amélioration n’a été apportée à l’habitation. Si seulement un quart des opérations de rénovation de maison individuelle ont conduit à accroitre la classe énergétique, les performances peuvent cependant avoir été améliorées dans les autres cas.

C’est pourquoi, 83% des ménages interrogés dans le cadre de l’enquête jugent que les travaux ont amélioré le confort thermique de leur habitation.

Et dans le détail…

En regardant l’étude poste par poste, on constate que les travaux d’isolation sont (trop) rarement efficaces (dans un tiers des cas pour les combles et les toitures et dans seulement 17% des cas pour les murs et les fenêtres).Les propriétaires ont bien conscience que l’isolation est désormais un levier pour améliorer leur confort thermique, mais ils en oublient totalement d’autres comme la ventilation.

Si la sensibilisation aux enjeux est donc bien réelle, on est cependant loin des ambitions initiales promues par les gouvernements successifs.

L’UFC-Que Choisir monte encore au créneau

L’Association de défense des consommateurs, habituée à épingler le DPE et les pratiques de certains diagnostiqueurs immobiliers, a fait part de sa consternation après la consultation de l’étude de l’Ademe.

L’UFC-Que Choisir pointe du doigt les professionnels qu’elle juge, en partie, « incapables de conseiller des travaux d’énergie vraiment efficaces ». Une situation des plus embarrassantes pour un Gouvernement qui fait de la rénovation énergétique une priorité nationale. Le manque d’accompagnement et de conseils des propriétaires est donc un frein à l’accomplissement d’une politique de rénovation énergétique efficace.

À qui s’adresser pour ses travaux d’amélioration énergétiques ?

Si le diagnostiqueur immobilier, lors de l’établissement d’un DPE, peut conseiller et chiffrer les actions les plus pertinentes pour réduire sa consommation d’énergie, leur mise en œuvre dépend des solutions fournies par les artisans et les entreprises.

D’un point de vue technique, des services d’accompagnement existent à l’échelle locale ou au niveau national. C’est d’ailleurs la vocation première de la plateforme faire : guider gratuitement les particuliers pour la réussite et l’efficacité de leur travaux de rénovation.

Les propriétaires ont donc tout intérêt, avant de se lancer dans leur projet de rénovation, à s’adresser à ces services de conseils gratuits.